Récemment, j’ai eu l’opportunité de rencontrer Guy Raguin, incontournable et incroyable talent de la scène calédonienne. Que ce soit dans le domaine artistique en musique, en magie et à la télévision mais aussi dans l’univers de l’animation, l’artiste offre principalement son énergie à l’univers des enfants ; pour mettre des étoiles dans les yeux des familles. Artiste, magicien, disc jockey, animateur radio, organisateur d’évènements ; l’artiste multifacettes nous livre dans ce court interview son parcours, sa passion et ses projets.
Mais je ne suis pas connu à travers le monde ? Mais c’est quoi ce truc. Je m’appelle Guy Raguin. J’ai plusieurs métiers et casquettes. Je suis disc jockey depuis 45 ans, magicien ventriloque et sculpteur de ballons depuis plus de 35 ans maintenant. Si vous ne me connaissez pas, venez me rendre une petite visite dans l’une de mes manifestations, dans l’un de mes spectacles et venez me faire une petite bise. J’adore rencontrer les gens.
Oui, il y en a eu beaucoup dans l’année, surtout au mois de décembre, avec tous les comités d’entreprise, les spectacles d’écoles. Je réalisais entre deux et quatre spectacles par jour. C’était assez fou, mais quel bonheur ! Je ne vais pas me plaindre.
Au départ, je suis arrivé sur le territoire en 1984 avec le titre de champion de France de disc jockey. On m’a demandé un an après de revenir sur le Caillou pour être responsable et créer une radio qui est NRJ. J’ai donc créé NRJ. Trois ans après, j’ai démissionné pour entrer à la télévision où j’ai évolué pendant presque 30 ans tous les matins avec une émission pour enfants. Au tout début, ce n’était pas réellement une émission pour enfants, mais plus pour adolescents, parce que le public qui me suivait en radio a voulu me suivre à la télévision. À l’origine, les ados écoutaient mon hit-parade et une émission musicale que je proposais. Et quand je suis arrivé à la télévision, c’est ce public que je voulais toucher.
Assez rapidement, ils m’ont dit : “Tu sais, ton émission, c’est sympa, mais le mercredi après 12 h, on ne la regarde pas beaucoup. Nous sommes sur l’Anse Vata avec les copains, les copines, et les scooters”.
“ Par la suite des parents m’ont abordé en me disant que leur enfant ne loupait pas une seule émission ”.
Je leur ai demandé l’âge de leur enfant, qui était bien plus jeune que les adolescents. C’est à ce moment-là que j’ai mis de côté les collégiens et les lycéens pour me tourner vers les plus petits. Les enfants m’ont ouvert les bras grâce à mes jeux. Par ailleurs, mon activité de professeur de judo m’a permis d’être à l’aise avec les enfants.
Comme j’aimais bien le contact avec la jeunesse, je me suis emparé de cette situation. C’est vraiment les enfants qui m’ont choisi au début. Au départ je n’étais pas un animateur pour enfants mais je le suis devenu. Et je remercie le ciel de m’avoir donné cette opportunité de faire pétiller les yeux des enfants et des adultes aussi. Parce que tout le monde aime bien retrouver une part de la magie de l’enfance.
Alors j’en ai beaucoup. Actuellement, je filme de petites anecdotes pour alimenter une chaîne YouTube. J’ai plusieurs anecdotes dans mon activité de magie, dans mes spectacles. Je vais vous parler de celle liée au petit bobo il y a quelques années en bricolant. Lors d’un sketch, je faisais apparaître ma marionnette Léo qui avait un problème avec sa voiture.
Dans un premier temps il m’appelait et de la fumée sortait de l’appareil. C’était un vieux téléphone que j’avais modifié avec un artifice qui sortait du combiné. Léo me disait “Oh là là, ma voiture, elle fume, j’ai des problèmes”. Et la fumée se mettait à sortir du téléphone pendant que je disais “Oui, tout le monde, tous les enfants voient effectivement ça”. Ensuite, un deuxième artifice dans le combiné près de mon oreille devait provoquer de la fumée.
Cette fois-ci, alors que je déclenchais toujours l’artifice près de moi, je ne sais pas pourquoi mais j’ai eu le sentiment que je devais le déclencher d’un peu plus loin. Et heureusement, parce que lorsque j’ai déclenché l’artifice, il a complètement explosé parce qu’il était hors date d’utilisation, au lieu de seulement produire de la fumée. Heureusement qu’il a explosé loin de moi autrement j’aurais été défiguré. Ce n’est pas mon visage mais mon pouce qui a en quelque sorte été défiguré. Je me suis entièrement brûlé le pouce d’ailleurs.
J’ai eu la peau du pouce qui est tombée. Je me suis retrouvé avec le pouce à vif et la peau toute noire qui pendait. J’ai dû faire tout le spectacle dans cet état, parce que l’accident m’est arrivé au début du spectacle. J’avais les ongles noirs à cause de l’explosion. Je n’arrivais plus à manipuler les ballons. Je faisais mon possible pour dissimuler mon pouce de la vue des enfants, car je savais qu’ils auraient été très choqués. Et j’ai continué comme ça jusqu’au bout. Mais par contre, à la fin, je n’arrivais plus à ranger mon matériel. Et la directrice du centre aéré est arrivée en me disant que je n’avais effectué que 45 minutes au lieu de l’heure prévue. Je lui ai dit que je n’arrivais plus à bouger les doigts et je lui ai montré ma blessure. Elle s’est presque évanouie et j’ai dû la retenir. Elle ne savait pas que j’avais fait tout le spectacle avec le pouce à vif, et la chair qui tombait. C’est une anecdote incroyable dans ma carrière.
On me l’a souvent demandé ainsi que des stages de DJ puisque ce sont mes deux activités principales. J’ai mené des stages de DJ en métropole. J’avais une école de DJ. Je n’ai pas le temps à l’heure actuelle d’enseigner ces deux activités. Et pour être honnête avec toi, à part ma femme qui croit à 2 000 % en moi pour apprendre la magie, je ne suis pas très à l’aise pour déterminer ce que je peux apprendre et jusqu’où je peux aller sans trop dévoiler les secrets qui me font vivre. Parce qu’il faut quand même garder quelques secrets pour les gens qui font appel à mes services pour des spectacles pour enfants. J’ai cependant effectué une fois un stage de magie dans une école bilingue, pendant une semaine de vacances scolaires. Ça a fonctionné et l’école veut encore faire appel à moi. Mais pédagogiquement je ne suis pas sûr de bien savoir expliquer ou enseigner. Par ailleurs, ma programmation annuelle est assez chargée. Normalement je pars deux mois en juillet et août pour des tournées de DJ.
Tout d’abord j’organise mon sixième festival international de magie le premier week-end de mai au centre culturel du Mont-Dore. J’ai 5 représentations prévues cette année, dont quatre pour les plus de six ans mais aussi pour les adultes. Comme d’habitude le dimanche en matinée pour les moins de six ans ; on fait quelque chose d’un peu particulier pour les tout petits. Pour ce festival, je suis en relation avec un champion du monde qui a terminé 3ème à La France a un incroyable talent, et une vice championne du monde qui fait du change éclair. C’est très drôle et percutant ! C’est un beau programme en perspective. J’aime beaucoup mettre sur scène cette magie qui se nomme Tezuka. C’est de la magie traditionnelle japonaise en kimono. Cette discipline apporte de l’exotisme et de la mixité.
En parallèle, je prépare en collaboration avec la province Sud des mixes dans des endroits incroyables de la province Sud. Je dois mixer au parc des grandes Fougères, au milieu de l’océan, et peut-être au phare Amédée. Nous avons choisi ces lieux atypiques avec la province Sud pour mettre en valeur les richesses de son patrimoine.
En prévision, j’ai une double tournée en métropole en tant que disc jockey. Elle se déroulera en juillet et en août avec deux amis qui ont été champions de France. Nous avons travaillé tous les trois pour Radio Maritima à Martigues, qui va mettre en place un podium d’animation pour l’occasion. Après ce projet qui nous motive tous les trois, nous effectuerons une deuxième tournée. Je suis assez honoré parce qu’en tout, nous sommes cinq DJ retenus pour cet évènement. L’évènement s’organise autour de vedettes des années 80 et les DJ auront à ambiancer l’avant et l’après-concert. Cela s’organise souvent devant des milliers de personnes. L’année dernière, 6500 personnes avaient fait le déplacement. C’est assez excitant de mixer dans ces conditions. Je l’ai déjà fait, mais de faire danser 6500 personnes ou moins en étant avec ces chanteurs des années 80, dont certains sont mes amis, c’est extraordinaire ! J’attends jusqu’au dernier moment de connaître les dates retenues et payées par les municipalités du Sud, pour prendre mon billet d’avion.
Par contre une date est fixée début août dans l’énorme discothèque Le Bokaos que tient un ami d’enfance à Avignon. Il y aura 1000 personnes en intérieur et 1000 personnes en extérieur. Donc je mixerai en intérieur où il reçoit des guests comme ça les week-ends avec un jeu de lumière à tomber par terre. Je suis très impatient de mixer devant ces personnes, dans un univers musical incroyable et lumineux.
Enfin, je préparerai tranquillement la fin de l’année parce qu’il y a beaucoup de spectacles pour les écoles et pour les comités d’entreprise. Par ailleurs, tous les weekends, je suis DJ pour des bals, des mariages, des anniversaires. J’y vais toujours avec le smile. En tant qu’artiste, j’ai une chance incroyable de pouvoir vivre de ma passion. J’ai une chance extraordinaire de faire rire, d’amuser, d’émerveiller, de faire sourire et de faire oublier un petit peu les tracas quotidiens en étant payé pour ça. C’est énorme.
Profitez au maximum les uns des autres. Moi j’ai vécu quelque chose d’assez difficile avec la perte de ma fille à l’âge de 20 ans. Donc je sais combien chaque moment est important. Il faut le dire aux gens. Si vous êtes parents, dites à vos enfants combien vous les aimez tous les jours et profitez pleinement d’eux. Parce que les coups durs de la vie peuvent arriver à n’importe quel moment et à n’importe qui. Malheureusement nous sommes tous égaux devant ces événements tragiques et ces maladies. Donc profitez de la vie.
“Souriez à la vie, et elle vous sourira”.
Interview réalisé par Laurina Fong et retranscrit par Elodie Ferrali