KIDS NC se préoccupe de tous les sujets qui gravitent autour de l’enfance. Attention, sujet primordial, âmes sensibles s’abstenir : le sommeil. Somnolence, assoupissement, engourdissement dans la journée dûs aux troubles du sommeil de votre bambin ? Dans la petite enfance, certains parents sont parfois pris dans une spirale infernale et pensent qu’ils ne s’en sortiront jamais. Mais c’était sans compter sur l’aide de Sophie, gérante de Sleep Easy et consultante en sommeil.
Canadienne, française et australienne, Sophie a pausé ses valises en Nouvelle-Calédonie où elle est devenue consultante en sommeil. À la naissance de sa fille aînée Scarlett, elle s’intéresse de plus près au sujet du sommeil dans la petite enfance. Rentrée au Canada pendant 18 mois avec son bébé et ne parvenant plus à dormir correctement la nuit, elle fait appel à une consultante en sommeil.
“ Suite à ma discussion avec une consultante, j’ai eu beaucoup de déclics. En fait, j’ai réalisé que si j’avais eu ces informations 12 mois plus tôt, j’aurais tout fait différemment. Alors je pense que bénéficier des bonnes informations, c’est le plus important ”. Alors qu’elle est enceinte de son second enfant et que son mari travaille beaucoup, Sophie doit gérer le quotidien, avec les heures de sommeil en moins et la fatigue inhérente. Suite à l’entretien avec la consultante, elle fait le constat que si les femmes sont bien préparées à l’accouchement à la maternité, ce n’est pas le cas en ce qui concerne la gestion du sommeil de son bébé.
“ C’est en partant de ce constat que j’ai commencé à m’intéresser à ce sujet. Je n’ai pas repris tout de suite mes études en parallèle. Nous sommes rentrés en Calédonie en 2014. J’étais dans une voie d’orthophonie au début, mais avec les équivalences entre les pays c’était un peu compliqué de continuer. Donc petit à petit, j’ai tranquillement repris une autre voie professionnelle. Suite à une formation intensive d’un an avec la Family Sleep Institute, un des organismes de formation les plus anciens et reconnus, j’ai créé Sleep Easy parce que personne ne proposait cette activité sur le territoire. Je trouvais que c’était intéressant de proposer ce type de service et je continue de me former chaque année pour rester à jour sur les dernières actualités ”.
Les réveils nocturnes, les réveils trop tôt, le refus de faire la sieste, et le coucher qui s’éternise après le passage dans un lit de grand, qui se multiplient sont l’un des motifs fréquents de consultation. Tout est lié, la suppression des siestes trop tôt entraîne des nuits de mauvaise qualité et inversement. Ce cercle vicieux se met petit à petit en place et des parents arrivent en consultation en disant qu’ils ne dorment plus depuis au moins deux années, date de la naissance de leur enfant. Les familles ne doivent pas rester isolées, mais parler de leurs difficultés. Une solution existe toujours, bien qu’elle ne soit pas toujours simple à mettre en place.
Des signes peuvent alerter comme des ronflements ou le fait de dormir la bouche ouverte. Ce sont des choses anormales que Sophie vérifie en interrogeant les parents sur la santé générale de leur enfant et en les orientant vers un ORL au besoin. Ce sont des troubles à vérifier, car ils peuvent impacter la qualité du sommeil. Des signes de fatigue peuvent être également des indicateurs, mais ils ne sont pas toujours faciles à repérer. Souvent, un état d’agitation et d’excitation extrême le soir constitue un état de fatigue avancée. Si l’enfant dépasse la bonne heure de coucher, son corps produit du cortisol qui agit comme de l’adrénaline. Le faire de dépenser au parc après l’école, dans l’espoir de l’épuiser, alors qu’il est déjà fatigué de sa journée n’est pas forcément la meilleure solution. Par ailleurs, le changement de comportement à l’école est à analyser, il peut signifier un état de fatigue latent.
La première chose à faire est de demander de l’aide. Les parents de doivent surtout pas rester seuls avec leurs difficultés en pensant que la situation va s’améliorer toute seule. Généralement, elle perdure pendant des années. Fréquemment, les enfants s’endorment trop tard, il faut reprendre le contrôle sur l’heure du dodo. “ Les enfants sont dans l’attachement et c’est une période où ils ne veulent pas se détacher des parents. Ils ont aussi peur de louper quelque chose qui se passe dans la maison. Mais en réalité, faire attention à l’heure du dodo, c’est aussi protéger leur santé, s’assurer qu’ils dorment assez et juste. Le fait de changer l’heure du coucher peut déjà avoir un impact important, c’est-à-dire moins de réveils nocturnes et un réveil qui est moins tôt le matin ”. De plus, biologiquement, plus un enfant se couche tard, plus il a tendance à se réveiller tôt.
“ Ce qui est mémorable, ce sont les parents qui, après deux ou trois jours, sont juste émerveillés par le fait qu’ils n’y croyaient pas et qu’en très peu de temps, même si ça peut prendre trois, quatre jours, voir jusqu’à deux semaines pour réellement changer, c’est magique ”. Même si ce n’est pas toujours facile, pour la consultante, c’est toujours un bonheur de voir les parents retrouver leur énergie et leur vie transformée. Sa solide formation en prévention de la mort subite du nourrisson, en allaitement, en science du sommeil ou encore en psychologie et développement de l’enfant, permet à Sophie d’offrir tous les outils nécessaires aux parents pour résoudre leurs difficultés.
“ Après avoir accompagné + 200familles et le personnel en crèche, je sais à quel point bien dormir peut réellement changer la vie de l’enfant et celle de l’adulte. Cela peut aussi changer la dynamique dans la famille et dans le couple. C’est très très important. C’est vraiment ce que je constate tous les jours. C’est un sujet auquel on ne porte pas assez attention, que ça soit les bébés, les petits, les ados et même nous en fait. Mon message principal est de faire attention au sommeil. Si vous souffrez d’un manque de sommeil, n’hésitez pas à consulter quelqu’un pour voir si c’est normal et s’il y a quelque chose à faire. Vous n’êtes pas seul, on est tous là pour s’entraider. Je pense que la charge mentale des mamans de nos jours est énorme. Et si déjà on peut avoir un peu de soutien autour du sommeil, c’est un énorme plus ”.
Article rédigé par Elodie Ferrali